J'ai rencontré Wonder Woman
Un sourire éclatant, un regard doux et déterminé, une tête bien faite et, par-dessus tout, une frange et un turban. Portrait de Julie, créatrice des Franjynes et les Sœurs de combats, une alternative hyper confort à la perruque, Oeko-Tex, solidaire et remboursé par la Sécu*.
Quand Julie, juriste en droit immobilier à défaut d’être tatoueuse, apprend sa maladie à 27 ans, elle ne se doute pas qu’une page se tourne. Celle qui côtoyait les conflits juridiques à longueur de journée mène désormais un ultime combat contre la maladie. Et profite de l’occasion pour repenser sa vie.
Exit la maladie
D’abord, elle commence par inventer un ingénieux système de frange attachée à un bandeau**, car elle ne supportait pas les perruques. Pour son confort et pour son style. À chaque sortie, on salue son look ! Exit la maladie, ses turbans font sensation. Et si son invention profitait à toutes celles qui veulent allier confort et fashion ?
C’est décidé, Julie crée son entreprise, les Franjynes. « Mais comme on ne prête pas à un cheval boiteux, je lance une campagne de financement participatif. Résultat, 1000 donateurs en 45 jours ! », se rappelle la jeune femme. Le signe que son idée a du sens…
Réussite éco-responsable
Trois ans plus tard, plus de 30 modèles de franges et autant de bonnets, turbonnets, bonnets de bain, bandeaux, turbans et carrés de soie. Le tout thermo-régulant, anti-UV et certifiés Oeko-Tex. C’est que Julie a à cœur de très bien faire les choses. Elle a donc tout fait pour que la Sécu rembourse ses créations et inscrit les Franjynes dans une démarche éco-responsable et solidaire : achat de fin de rouleaux de tissus de qualité et de fabrication française, confection dans un atelier à Nice qui emploie des personnes en insertion professionnelle et 2,5 % du CA net reversé chaque mois à la Recherche contre le cancer. Rester engagée auprès des chercheurs, c’était une évidence pour Julie qui a été sauvée par un essai clinique.
Sacrément vivante
L’engagement, le soin, la solidarité et le partage, autant de valeurs qu’elle dissémine au cours des ateliers mensuels qu’elle anime dans les hôpitaux et les associations pour apprendre aux femmes sept façons de nouer leur turban. Avec ces séances « la tête dans les nouages », elles renouent avec leur féminité et leur image. Alors, la « franjyne », énième accessoire de mode ? « Oui », dit Julie qui aimerait déstigmatiser le port du turban pour les personnes malades et voir les femmes porter son invention comme elles porteraient une étole XXL ou un chapeau de paille.
Aujourd’hui, Julie est chef d’entreprise, créatrice et un peu soignante. Bref, bien vivante et toujours en accord avec elle-même. Elle a compris qu’elle n’avait qu’une vie. Et vous ?
* Prise en charge par la Sécurité sociale pour les achats effectués en boutique.
** Ce système breveté permet de faire tenir la frange sur les têtes qui n'ont plus de cheveux, sur lequel on met un bonnet ou un turban, au choix.
Showroom sur rendez-vous du lundi au vendredi
de 9h à 16h
20, rue Vernier
06000 Nice
Tél. : 04 89 05 09 01